Horizon 2024…”Y’a plus qu'à…”
Il y a 18 mois, Florian, (le tout premier salarié The Keepers) pointe du doigt nos connaissances (inexistantes) sur nos émissions de CO2 chez The Keepers.
Au-delà de ce manque, on réalise plus largement notre passivité face à la crise climatique et l’ampleur du gouffre qui se dresse devant nous…
Comment appréhender un sujet aussi vaste et complexe quand on est une startup de 12 personnes ? Par où commencer ? Combien ça coûte ? Pour quel résultat ?
On souhaite vous présenter notre cheminement de la prise de conscience en passant par les premières actions réalisées, jusqu'à définir un nouvel horizon pour 2024.
L’objectif de cet article ? Montrer qu’un tel changement de cap n’est pas forcément radical et brutal pour une entreprise et que ces engagements peuvent être une belle source de motivation pour l’équipe !
DE LA PRISE DE CONSCIENCE AU BILAN CARBONE
La première étape a été d'emmener toute l’équipe dans cette prise de conscience :
Florian a désamorcé les points de blocage et levé les doutes sur notre capacité à avoir un impact plus positif en organisant une table ronde avec l’équipe et en décortiquant le sujet.
Pour que chacun s’approprie la thématique et intègre la méthodologie, on a mis en place un premier atelier où chacun pouvait calculer son empreinte carbone personnelle.
On a progressivement adhéré à la cause jusqu'à s'en passionner pour certains…
On ne peut pas réduire ce qu’on ignore, donc on a voulu calculer notre empreinte carbone à l’échelle de l’entreprise, pour être en mesure de la limiter efficacement.
On a profité de l’aide de L'ADEME (big up) qui a subventionné notre accompagnement à hauteur de 80% !
On a choisi Magelan et leur fameuse méthode en 6 étapes pour mettre en place une stratégie climat ambitieuse, pour nous aider à réaliser ce premier bilan. Ce cabinet de conseil à taille humaine est un spécialiste des enjeux climatiques et environnementaux qui explique, conseille et prête main forte aux boites comme la nôtre.
Les informations accumulées jusqu’alors et le premier échange avec Magelan confirment notre volonté d’agir :
- C’est maintenant que ça se passe : le climat se réchauffe très rapidement et on est tous impliqués, qu’on le veuille ou non. Pour limiter l’augmentation de la température à 1,5° C nous devons diviser par deux nos émissions d'ici 2030.
- Il y a encore de l’espoir !! On est (très) loin d’être les premiers à se lancer vers le changement.
- Un bilan carbone n’est rien d’autre que de l’information pour aller dans la bonne direction. Le plus important c’est le passage à l’action.
UN PREMIER BILAN CARBONE POUR THE KEEPERS
Après un accompagnement de 6 mois par Magelan, on vous présente ici le résultat de notre bilan carbone et notre plan d’action pour réduire ces émissions.
On le répète, le bilan carbone n’est qu’un moyen. Il permet de connaître les émissions créées par une activité sous forme d’ordres de grandeurs et ainsi avoir des indications pour bien choisir ses batailles.
L’objectif est d'identifier les actions qui auraient un impact significatif sans paralyser notre activité.
Cette fameuse loi des 80/20 (la loi de Pareto), qui prône le fait que 80% des résultats résident dans 20% des efforts entrepris.
Le périmètre de l’étude s’étend sur l’ensemble de notre structure :
Premier constat : sans grande surprise, l'empreinte carbone de nos produits est bien plus grande que notre empreinte interne. Les trois quarts de nos émissions viennent en effet de la production et de l’exploitation de nos Keepers sur le terrain !
Pour calculer précisément l’empreinte de nos Keepers sur toute leur durée de vie, on a pris en compte toute la chaîne de valeur : des matériaux utilisés jusqu’à la mise au rebut.
C’est donc l'acier qui obtient la première place du podium pas très glorieux de nos émissions de CO2 chez The Keepers.
La quantité d'acier utilisée dans la fabrication de nos Keepers représente 80% de l’empreinte carbone de nos produits et presque la moitié de notre empreinte totale !!
La deuxième source principale de nos émissions est en interne : le transport
Bien que faibles (20 A/R par an sur de petites distances pour effectuer des maintenances ou participer à des rendez-vous commerciaux), nos trajets en avion représentent 80% de nos émissions liées au transport et presque ¼ de nos émissions internes !
LE PASSAGE À L’ACTION
Connaître ses émissions c’est bien, entamer des actions pour les réduire c’est là le vrai défi nous rappelle Magelan !
Un groupe de travail est alors mis en place pour établir un plan d’attaque et suivre les avancées des actions mises en place.
De notre bilan carbone, on identifie trois axes principaux que l’on transforme en trois étapes clés à atteindre fin 2024 :
- Diminuer les émissions de chaque employé au travail année après année.
- Diminuer les émissions de nos produits chaque année.
- Développer des services à impact pour générer des émissions évitées.
Étape 1 : On s’échauffe avec notre empreinte carbone interne.
“Pour courir, il faut d’abord apprendre à mettre un pied devant l’autre”.
On commence avec des actions simples à mettre en place avant de s’attaquer à des problématiques plus complexes à l’impact plus important.
Ça permet de ne pas se décourager face à l'ampleur de la tâche et de garder une équipe impliquée !
On commence par faire évoluer nos manières de nous déplacer :
Limiter l’avion au maximum : l'idée pour nous n’est pas d'interdire de prendre l'avion, mais de s’interroger sur le sujet en se demandant pour chaque trajet s’il n’existe pas une alternative ?
On mutualise plusieurs rendez-vous lors d’un déplacement ou on privilégie la visio (qui s'est largement démocratisée ces dernières années) par exemple.
Coté maintenance, on privilégie la sous-traitance avec des acteurs déjà sur place pour intervenir sur nos Keepers aux quatre coins de l’Europe.
On tente de remplacer l’avion par le train quand c’est possible : une solution 100 fois moins émissive et bien plus pratique pour travailler durant le voyage.
On n’a pas un positionnement radical sur le sujet : s’il n’y a pas d’alternative tenable ou cohérente, on ne va pas blâmer ton envol !
Rendre la mobilité douce attractive pour l’équipe
Après avoir pris en charge à 100% le pass Navigo pour tous les salariés, on s'attaque au vélo qui est très certainement le futur de nos mobilités ! (Voilà un bon article de Bonpote pour vous convaincre).
On met en place un plan de mobilité pour les salariés qui permet de donner un coup de pouce à l'achat d’équipements liés à la pratique du vélo. L’idée est de donner envie à l’équipe de passer le pas quand c’est possible.
Près de la moitié de l’équipe vient aujourd’hui à vélo et on a bon espoir que ça continue d'augmenter...
On limite l’impact de notre matériel numérique.
Acheter un ordinateur ou un téléphone reconditionné, c'est éviter à la fois l'empreinte environnementale de sa production et celle de sa destruction.
L’industrie du reconditionné a elle-même un impact sur l’environnement mais cet impact est en moyenne 3 fois inférieur à celui de la production d'un appareil neuf. Back Market a écrit un article très détaillé à ce sujet.
On privilégie dans la mesure du possible, l’achat de matériel reconditionné.
Étape 2 : On s’attaque à l’empreinte de nos produits existants
A l’heure où l’on écrit ces lignes, aucun de nos 498 Keepers n’a encore “pris sa retraite". Et Bernadette, la doyenne, vient de fêter ses 8 ans de bon et loyaux services (on la salue).
Notre modèle économique repose sur la durabilité de nos bornes : on mise donc sur une fabrication de qualité et une forte réparabilité pour nos Keepers.
En plus de pérenniser notre chiffre d'affaires, cela permet de répartir leur empreinte sur un maximum de temps.
Le choix stratégique du Made in France nous permet aussi de limiter l’empreinte carbone liée à l’acheminement de nos Keepers mais aussi d’initier plus facilement un dialogue sur leur reconditionnement futur.
Une longue durée de vie associée à une production nationale… c’est déjà ça de pris mais on doit aller plus loin !
Alors si l’acier est notre principal poste d'émission, et que sa recyclabilité est quasi infinie… il faudrait juste connaître la provenance de l'acier et n’utiliser que de l’acier recyclé pour fabriquer nos Keepers !!!?
Ça peut paraître une bonne idée ; c’est en vérité bien plus complexe…
Au-delà de ne pas maîtriser la chaîne d'approvisionnement et le choix des fournisseurs de nos partenaires industriels, l’acier recyclé en tôle n’est pas encore catégorisé, labellisé, différencié.
Autre problème de taille : la demande d’acier est en augmentation constante et l’acier recyclé seul ne pourrait répondre à cette forte demande.
Des échanges ont été initiés avec nos partenaires industriels pour trouver des solutions. En attendant, on ne baisse pas les bras et on étudie d’autres pistes.
Diminuer la quantité d’acier utilisée dans nos Keepers en est une sérieuse : réduire les épaisseurs, enlever, transformer ou remplacer certaines pièces, optimiser les découpes, éviter les pertes…
Revoir la conception de nos produits pour limiter leur empreinte carbone sans impacter leur durée de vie est sans doute une des pistes les plus pertinentes.
Étape 3 : On souhaite innover différemment et contribuer aux diminutions des émissions de CO2 avec nos futurs produits.
On est conscients que par l’existence même de notre activité, The Keepers ne pourra pas être neutre en émissions de CO2.
Après la transformation de notre activité actuelle, l’objectif est d’aller vers la création de services qui seront sources d’émissions évitées.
Les émissions évitées par une entreprise concernent les réductions d'émissions réalisées par ses activités lorsque ces réductions se réalisent en dehors de son périmètre d'activité.
L’idée est d'accompagner les utilisateurs de nos futurs services vers de nouveaux usages plus sains pour la société et l'environnement.
Plusieurs projets sont à l’étude. On travaille actuellement sur la thématique du vrac, un système de distribution où les produits sont vendus avec des emballages réutilisables.
Notre vision ? Transformer l’expérience du vrac pour donner envie au plus grand nombre d'adopter ce mode de consommation plus durable.
D’autres thématiques sont étudiées autour du gâchis alimentaire par exemple (⅓ de ce qui est produit est gâché !) ou des services liés au développement de la mobilité douce.
L’idée n’est pas de partir dans tous les sens mais de contribuer à notre échelle et avec nos compétences aux changements en cours de la société…
Le sujet ne devient jamais moins complexe au contraire : une porte ouverte en découvre mille autres et les actions à entreprendre sont infinies.
On a opté pour la stratégie d’un pied devant l’autre pour avancer sereinement sans se décourager.
Près de 2 ans se sont écoulés depuis cette fameuse prise de conscience collective et on a petit à petit concrétisé l’idée de pouvoir faire différemment.
Avec ces premières actions, l’équipe retrouve cette énergie créatrice si particulière qui nous anime tant et qui représente à nos yeux la raison d’être de The Keepers.
Comment mieux servir la société ? Comment donner plus de sens à nos quotidiens ? Comment avoir plus d’impact ?
Sans rupture avec notre passé, on établit progressivement un nouveau cap chez The Keepers.
D’ici 2024, on s’est fixé comme objectif qu’au moins 50% de notre chiffre d'affaire provienne de services à impact.
Alors comme on dit… “Y’a plus qu’à !”